Comprendre l’histoire politique du Congo-Brazzaville (1958 – 2020)
Par Café Littéraire • 2 Jan 2021 • Catégorie: Actualités, Café littéraireAuteur : Achille KISSITA
Format : 220*150 mm / Folio : 396 pages
Parution : 05/01/2021
ISBN : 978-2-84220-113-5 / Prix : 25€
Problématique : Ce texte est né d’une obstination à entrer dans la lecture des événements qui ont émaillé l’histoire politique du Congo-Brazzaville, depuis l’adoption de la Délibération 112-58 qui portait création de la République du Congo, le 28 novembre 1958.
Malgré les promesses liées à cette création qui fut un tournant historique, cet État institutionnalisé à la décolonisation n’a pas permis aux différentes composantes des populations du Moyen-Congo de le faire leur, suite aux conséquences dues à un double malentendu :
− à partir de la Loi Cadre-Defferre de 1956, qui définissait la personnalité politique des territoires d’AEF, d’AOF et de Madagascar et leur accordait une certaine autonomie, et surtout la Constitution du 04 Octobre 1958 qui instituait la Communauté, les élites de ces territoires, et notamment la République du Congo, projetaient d’atteindre un certain statut, l’indépendance, alors que pour la puissance coloniale, il s’agissait d’un simple transfert de certaines compétences consistant à leur concéder les « signes extérieurs » de l’indépendance, tout en bridant par les accords de coopération toute possibilité de détermination des termes du développement économique et industriel. Ainsi, la première République, sous la présidence de l’abbé Fulbert Youlou, en fera les frais avec le projet du barrage du Kouilou.
− Bien que le gouverneur Deriau, entérinant au nom de la France ladite Délibération 112-58, déclarait qu’« … il vous appartient en conséquence de définir la structure que vous entendez donner à vos nouvelles institutions quant à la composition, au mode de désignation et aux compétences des pouvoirs législatif et exécutif… », les élites congolaises, au lieu d’une invention démocratique qui devait prendre en compte la réalité de « la diversité des populations du Moyen-Congo » constitutives de ce nouvel État, s’étaient contentées de l’État unitaire, la République une et indivisible héritée du jacobinisme français.
Dès lors, le Congo va vivre les limites de son action politique. Au fil de ces six premières décennies de sa vie commencée le 28 novembre 1958, il va ruiner toutes ses chances de se présenter et de se promouvoir comme un pays, compte tenu de l’incapacité politique des élites de reconnaître et d’assumer la vérité historique, c’est-à-dire l’incompatibilité entre le système de l’État jacobin et la diversité des populations congolaises proclamée dans l’acte de naissance dudit État.
L’État, une institution qui a la prétention de garantir à la fois l’unité et la permanence de ce corps politique en constitution, doit s’inscrire dans un projet politique qui l’identifie et lui donne sens puisque, dans le contexte des indépendances, il était censé ouvrir à une configuration politique nouvelle ; laquelle demeure une invention démocratique, qui doit se concevoir à partir de l’exploration de voies politiques nouvelles qui vont dans le sens d’une décentralisation, d’une régionalisation, ou encore d’un fédéralisme à assumer, pour dépasser les limites politiques du jacobinisme ; un système politique qui, dans le contexte analysé de cette histoire politique, est favorable à la dictature d’un parti unique.
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La lecture est l’aliment de l’esprit, je vous remercie pour le travail que vous faites pour le réveil de la conscience et la Renaissance africaine.