Le nid des corbeaux
Par Café Littéraire • 13 Août 2008 • Catégorie: Café littéraireLe nid des corbeaux, Barly Loubota
Par Liss Kihindou
Quel avenir pour la jeunesse en Afrique ? Cas du Congo Brazzaville. Voilà en quelque sorte la question à laquelle tente de répondre Le Nid des corbeaux, premier roman de Barly LOUBOTA, jeune auteur congolais vivant actuellement à Montréal.
On nous a sûrement posé, ou nous nous sommes nous-mêmes posé la question de savoir ce que nous voudrions faire plus tard. C’est d’ailleurs la préférence ou l’attirance pour tel corps de métier qui détermine notre choix pour la filière ou la formation suivie à la Fac. Au Congo comme ailleurs dans le monde, les jeunes diplômés espèrent, au sortir des Etablissements de formation, embrasser la vie professionnelle à laquelle ils se destinaient. Cependant au Congo, quand un jeune veut réaliser ses projets professionnels, vivre en fonction de ses principes, de ses rêves, la dure réalité se charge de lui couper l’herbe sous les pieds, de le pousser au bord de ses retranchements jusqu’à faire de lui un autre homme.
Charles Zolani, le héros du roman, est un jeune homme plein de projets, de vigueur, de fougue même, surtout lorsqu’il faut défendre la démocratie dans son pays. Il croit que la vie peut être belle dans son pays, pourvu que les responsables politiques fassent ce qu’ils ont à faire. Mais voilà, après avoir milité dehors, il faut rentrer chez soi et affronter des questions plus pratiques : Charles est marié et sa compagne n’entend pas se transformer en fée pour qu’apparaisse dans la casserole de quoi lui mijoter de bons petits plats.
Pourtant Charles n’est pas resté les bras croisés : activité commerciale entre Brazzaville et Kinshasa, travail dans un journal où il est plus exploité qu’équitablement payé, lancement de son propre journal… toutes ces tentatives professionnelles se soldent par un échec. L’Etat, bien sûr, point n’est besoin d’en parler, il n’utilise pas de ses jeunes cadres, les laisse à l’écart jusqu’à ce que des personnes peu scrupuleuses les récupère. C’est ce qui arrive à Charles Zolani, il finit par s’associer à des personnes qui lui ouvrent le chemin de la prospérité mais qui en contrepartie exigent sa participation dans des magouilles financières de grande envergure. Le jeune Charles, garçon autrefois honnête, plein de rêves et de principes, a désormais les ‘‘mains sales’’. De quelle manière peut se solder une telle vie ? le dénouement ne surprend nullement le lecteur.
L’auteur interroge le lecteur : Charles s’est-il montré trop gourmand de la vie ? Aurait-il pu se tracer une autre destinée ? est-il possible pour la jeunesse de s’en sortir à peu près convenablement en restant honnête ? Faut-il être obligé de fricoter avec la politique ou les milieux mafieux ? Le roman ne l’évoque pas, mais l’une des issues de secours par laquelle s’engouffrent ces jeunes gens, c’est de quitter le pays. Lentement mais sûrement, le Congo, comme d’autres pays d’Afrique, se vide de son sang frais. Quels seront les effets de cette hémorragie dans quelques années ?
Barly LOUBOTA, Le nid des corbeaux, L’harmattan, juin 2008, 24.50 €, 270 pages.
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Très bel espace, je reviendrai souvent sur cet espace pour échanger sur divers thèmes.
Je suis poète et je fais aussi dans le genre romanesque.
Je vis au Maroc depuis 7 ans et n’ai encore rien publié.
Je ne vais plus tarder à me faire connaître auprès d’un plus grand public.
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On a quelque chose en commun… Je vous le dirai plus tard…