Afrique-Caraïbe : Cinquantenaire d’Indépendance ou de Dépendance ?
Par Café Littéraire • 11 Juil 2010 • Catégorie: ActualitésEn l’honneur à Haïti, première République Noire indépendante. De Toussaint-Louverture à Nelson Mandela, en passant par Nkwame Nkrumah, Lumumba : Afrique-Caraïbe : Cinquantenaire d’Indépendance ou de Dépendance ?
Samedi 24 juillet 2010, de 18h00 à 23 h à Paris
Lieu : AGECA, 177, rue de Charonne, 75011 Paris, Métro : Alexandre Dumas, ligne 2.
Droit d’entrée unique 5€
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Argumentaire sur la Table Ronde du 24 juillet 2010
Trois moments importants :
1-Mbongui Ya Ndubukula avec la dédicace des livres suivants : –Dictionnaire des Œuvres littéraires congolaises : Noel Kodia Ramata / –Elements de cours de Sociologie : Ferdinand Mbah / -Malaki Mâ Kongo 1991-2010 : Masengo Ma Mbongolo / –Revue Kongo Kultur, vol. 1 n° 3-4 : Guy Alexandre Sounda et Mawawa Mâwa-Kiese / -Hommage à Alphonse Massamba-Débat du 13 juin 2009 (Extrait vidéo) / -Le Vodou Haïtien vu avec les yeux d’un Kongo d’Afrique : Masengo Ma Mbongolo / -Hommage à Cheikh Anta Diop : Mboka Kiese et Mawawa Mâwa-Kiese /
2-Compte Rendu du festival Malaki Mâ Kongo :
De Nzongo Wasemo à Rhode Makoumbou, une continuité de la culture Kongo selon le principe sacré de Maba ma Ntseke (Les palmiers de la savane) s’est opéré ce 17/04/2010. Nkuka ba dia nseke, di fua di sasa, Mono mpana na didi, Luvuezo ngonguani, / Nkuka est un palmier de la savane, Il meurt et renait, Moi j’ai juré, Je déteste l’humiliation,/
Malaki Mâ Kongo à Paris a été un moment unique. Ce mbongui d’une journée a opéré une transmission du flambeau de la culture kongo d’une génération à l’autre. Des doyens d’âge tels que Nzongo Wasemo prince du Walla, Kisukidi le griot gardien du temple Kongo, Don Fadel le salséro, Nkounkou d’Oliveira l’intarissable puits de la sagesse ngunza, KInsa Gabriel le nzonzi griot du village, ont livré leur savoir faire à une génération montante incarnée par l’audacieuse Rhode Makoumbou avec ses sculptures surdimensionnées, Jackson Babingui, Lulendo mvulu, Keta Ngaga Ange, Ne Nkamu Luyindula…
Le festival Malaki a été organisé sous le double sceau de Malaki Ma Kongo Italie et de Makitec / Editions Paari, avec l’aide précieuse d’Expressions Noires animée par Melle Jessica Rey. Le compte rendu complet est téléchargeable sur le fichier PDF suivant : CpteRenduMLK
Un DVD de 2 heures est en cours de finalisation. Il sera présenté en avant première ce samedi 24 juillet 2010 à l’AGECA, et sera disponible au prix de 20€, accompagné d’un feuillet. D’autres DVD seront disponibles parmi lesquels : Le DVD sur le bicentenaire de l’indépendance d’Haîti ; / Le DVD sur l’hommage à Alphonse Massamba-Débat du 13 juin 2009.…
Mais aussi au cours de cette journée, seront jetées les bases pour une seconde édition de Malaki Mâ Kongo à Paris en 2012. Tous ceux qui souhaiteraient y prendre part peuvent commencer à s’inscrire. Comme au bon vieux temps, le Malaki se déroulera sur trois jours avec les mêmes pôles d’intérêts : Les Stands, La Musique, les Communications des porteurs de projets, la gastronomie kongo etc.
3-Indépendance ou Dépendance ?
Avec ce cinquantenaire, nombreux sont ceux qui se posent la question suivante : De Toussaint-Louverture à Nelson Mandela, en passant par Nkwame Nkrumah, Lumumba : Afrique-Caraïbe : Cinquantenaire d’Indépendance ou de Dépendance ?
Il s’agit là d’une question pertinente. D’aucuns pensent que ce qui s’est célébré à Kinshasa, ce 30 juin 2010, matérialisait le demi-siècle de notre « Kimpwanza » liberté. D’autres personnes n’hésitent pas à démontrer que ce 30 juin 2010 – fêté de manière grandiose, avec comme plat froid à l’entrée du banquet, l’agneau récemment sacrifié du nom de Floribert Shebeya-, signe un nouveau départ, fait de désillusions et de déconstructions comme en 1960. La saison congolaise découverte par Césaire Aimé continue son chemin.
De Kinshasa à Paris, le scénario est quasiment le même. Les armées africaines vont marcher sur le pavé des champs Elysées pour prouver leur éternelle Dépendance avec l’Europe. D’où la nécessité d’une réflexion approfondie sur ce qui est en train de se célébrer actuellement entre l’Afrique et l’Europe. Ne s’agirait-il pas d’une grande désillusion qui cette fois-ci va de nouveau endormir les consciences africaines et caribéennes pour cinq siècles de plus ? Rendez-vous en l’an 2510 lorsque se contera l’histoire des Noirs, une espèce humaine Sans Terre Fixe (S.T.F.) sur la planète terre pour cause de non adaptation à la mondialisation. Sous prétexte de louer les terres africaines au capital étranger sans garantie, celles-ci deviendront la propriété exclusive de ceux qui les exploitent. Ceux de nos descendants qui auront échappé aux génocides itératifs programmés, notamment dans le bassin du Congo, étudieront une histoire fabriquée ailleurs, leur contant cette fois-ci, nos ancêtres les Mongols, malgré le paradoxe racial patent. Car la domination économique qui est en train de s’installer insidieusement, entraînera ipso-facto l’annihilation de nos cultures ancestrales, pour engendrer une soumission culturelle irréversible. Après la perte de l’Egypte antique, les Noirs avaient pu émigrer en Afrique Centrale parce que la planète recelait encore d’espaces vides. Nous ne sommes plus au moyen âge, où nous pourrions encore vendre ce que nous possédons déjà pour aller occuper un autre continent, un autre nouveau monde. En vendant nos terres, en perdant notre espace géographique, nous devenons les acteurs de notre propre génocide… Il y a entre l’homme et la terre une alliance existentielle indissoluble. Les différents peuples existant sur terre se reconnaissent par leur appartenance géographique.
Du XVème au XIXème siècle, certains patriarches africains, qui participaient à l’esclavage en servant d’intermédiaires avec les négriers européens, en contrepartie de la pacotille, trouvaient cette maudite transaction, normale pour l’époque… Les temps ont pourtant changé. Les responsables politiques africains se félicitent de vendre leurs terres aux multinationales, pour déposséder leurs populations, contraintes dans la précarité et donc la disparition…
Célébrer l’utopie des Indépendances dans les coulisses de celui qui tient la laisse, pour continuer à vous subjuguer, telle est la nouveauté de la dangereuse relation Europe-Afrique.
Quelles leçons l’Afrique peut-elle tirer de l’Indépendance d’Haïti ? Quelle est la clé d’une véritable indépendance politique ? Ces cérémonies ne consolident-elles pas une Dépendance congénitale à laquelle s’est accoutumée l’élite politique africaine ?
Ces questions d’actualité sont très sensibles et délicates. Elles seront traitées autour d’une table ronde animée par Michel Faye et Martin Lemotieu. Ce qui facilitera la participation du public. Nul n’est détenteur d’une science infuse ou d’une vérité vraie sur les problématiques contemporaines qui tournent autour de la construction d’un village planétaire. Ceux qui ont des observations sur la question et/ou des communications pourront les apporter en vue de publication.
4-Programme itinérant :
18h – 18 h 30 : Accueil des invités
18h30 – 19h : Boissons, Collations, visite des Stands / -Dîner intitulé « La Soupe de l’Indépendance ». Jadis interdite aux esclaves, elle est devenue un repas national, dégusté dans tous les foyers, le 1er janvier, jour de l’indépendance de Haïti
19h-19h30 : « Les berceuses kongo » avec Mama Maloumbi Ma Ntombo / Poésie en Kikongo avec Mbuta Masengo Ma Mbongolo « Bua keti ban si buabuneeeeennn !!! » (Un autre monde est possible)
19h30-19h45 : 1er extrait vidéo sur la XIXème édition du Festival Malaki Ma Kongo à Paris, avril 2010.
19h45-20h30 : Mbongi Ya Ndubukulu avec les éditions Paari
–Dictionnaire des Œuvres littéraires congolaises : Noel Kodia Ramata
–Elements de cours de Sociologie : Ferdinand Mbah
-Malaki Mâ Kongo 1991-2010 : Masengo Ma Mbongolo
-Revue Kongo Kultur, vol. 1 n° 3-4 : Guy Alexandre Sounda et Mawawa Mâwa-Kiese
-Hommage à Alphonse Massamba-Débat du 13 juin 2009 (Extrait vidéo)
-Le Vodou Haïtien vu avec les yeux d’un Kongo d’Afrique : Masengo Ma Mbongolo
-Hommage à Cheikh Anta Diop : Mboka Kiese et Mawawa Mâwa-Kiese
20h30 – 21h 30 : Table ronde : Thème : De Toussaint-Louverture à Nelson Mandela, en passant par Nkwame Nkrumah, Lumumba : Afrique-Caraïbe : Cinquantenaire d’Indépendance ou de Dépendance ? Animée par Michel Faye (Panafricaniste, Historien) et Martin Lemotieu (Panafricaniste, critique littéraire et Enseignant-Chercheur)
21h30-21h45 : 2ème extrait vidéo sur la XIXème édition du Festival Malaki Mâ Kongo, paris avril 2010.
21h45-22h15 : Extrait du documentaire vidéo sur le bicentenaire d’Haïti de Masengo Ma Mbongolo
22h15-22h45 : Compte rendu du Festival Tricontinental Malaki Ma Kongo. XIXème éditionà Paris le 17 avril 2010 / Témoignages et prospective sur Malaki Mâ Kongo à Paris en 2012
22h45 : 3ème extrait vidéo sur la XIXème édition du festival Malaki Ma Kongo à Paris, avril 2010
23h : Fin de la soirée
Rubrique réalisée par Nsona Diambu
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