Memoires des Afriques de Nicole Combredet
Par Café Littéraire • 25 Jan 2008 • Catégorie: LivresItinéraires d’une Fille de Pied-Noir
Itinéraires d’une Fille de Pied-Noir
Docteur Roland Noël nous livre à travers ce récit, douze années après le génocide rwandais, un témoignage poignant et illustré.
L’ouvrage comprend une trentaine de photographies qui révèlent l’inhumaine condition dans laquelle ploie l’Afrique subsaharienne en proie aux guerres civiles. Si l’adage qui stipule cyniquement que seuls les morts ne parlent par arrange de nombreux collaborateurs de la loi du silence, l’auteur nous fait toucher du doigt la douleur ainsi que les dégâts physiques et moraux causés au plus profond de la personne humaine.
A travers son expérience, l’auteur devient le messager, voire l’ambassadeur de ces morts et disparus d’Afrique, qui, contaminés par la violence, ne contrediraient guère la teneur du récit. Au delà du strict respect du serment d’Hippocrate qui sert de base à l’engagement du Docteur Noël, il lui a semblé utile de s’interroger sur les responsabilités de ce drame rwandais et des drames africains en général.
C’est sous une éthique chrétienne que l’auteur propose ses Réflexions pour une Afrique nouvelle. La question de la régénération du monde négro-africain, connaît ici une reformulation plus actuelle. Sans nier le défaitisme des Africains eux-mêmes, l’auteur pense qu’il y a eu au cours de ce XXe siècle qui a connu une avancée notable de la science et de la technologie, une altération de l’essence humaine. C’est pourquoi, il faut d’abord régénérer l’Etre, reconstruire notre territoire mental à l’aide de la métaphysique. L’acte de gestion de la cité est un acte divin, un sacerdoce que l’homme politique doit exercer en ayant une conscience aiguë de ses responsabilités vis-à-vis du peuple. Mais l’Afrique n’étant pas seule sur cette terre mondialisée, certaines pratiques des organismes internationaux ne sont pas non plus en faveur d’une amélioration des conditions socio-économiques de l’Afrique. L’immigration, ainsi que ses conséquences sur ces jeunes Africains dévorés quotidiennement par la mer est une question qui interpelle la morale.
Le concept de mondialité, encore peu couramment pratiqué, nous parait, philosophiquement, susceptible de restituer et de resituer ce temps de l’intégration transculturelle, qui libère, progressivement, discrètement un universel in situ, là où se déploie encore, et malgré tout avec une certaine acuité, une logique, mais sans avenir, du repli identitaire, autrement dit du rejet ou du mépris de l’autre.