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Tati Loutard : Retour à Diosso et Témoignage

Par • 21 Juil 2009 • Catégorie: Évènements

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par Mawawa Mâwa Kiese et Noël Kodia Ramata

Un grand homme de lettres, Jean Baptiste Tati Loutard vient de nous quitter le 4 juillet 2009.  Ecrivain  Congolais, Professeur et ancien Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH), c’est un homme qui compte dans la galaxie culturelle congolaise. Mawawa et Kodia lui adressent ces quelques mots, pour couvrir ces maux qui minent le Congo.

1-Retour de Tati Loutard à Diosso
sur les rivages de l’Atlantique

Le poète de la mer a rejoint les éternelles gorges de Diosso.Deux autres poètes de la chanson ont été convoqués pour livrer  une leçon d’humanité sur la lancinante question de la mort : “Mokolo na ko kufua” par Pascal Tabu Ley  et « Ata Ozali » par Franklin Bukaka.
Mokolo mosusu ngai na kanisi
Na loti lokola ngai na kolala
Ah mama ah ah mokolo na kokufwa..
.”
Dans sa chanson, Tabu Ley avait oublié le monde intellectuel. Ce foisonnement de lettrés qui  au gré des jacinthes d’eau charriées par le fleuve Congo, oscillent entre les deux rives, et  sont souvent contraints à jouer entre l’exil  ou la tombe pour paraphraser Tchitchele Tchivela.
La question d’actualité qui germe dans l’esprit de tous ceux qui nés dans cette généreuse terre du Congo, pourquoi  cette République du Congo [les deux rives confondues : R.C. ou R.D.C.] est-elle devenue la République du Cimetière ?
Soixante dix ans pour une vie de poète, c’est vraiment peu, quand le monde entier s’effondre d’admiration au regard du parcours de Tata Mandela  en Afrique du Sud. Tata Madiba vient de traverser ses  quatre vingt onze saisons de pluie malgré les rudes supplices de l‘apartheid…
Pascal Tabu aurait pu ajouter à sa chanson les paroles qui suivent  pour tenir compte de la diversité des mélomanes congolais ?.
Mokolo na kokufwa ngai nganga mayele,
Nakanisa mingui moniokoli ya bakonzi,
Nakolela kaka bohumbu ya bana Congo,
Na kondima té eh likita baseli biso,
Na koteyisa bilengé ba bundela
Bomoyi ya Congo na Africa
Ah mama ah ah mokolo na kokufua…

Franklin Bukaka s‘invite dans cette homélie, pour dire au poète Tati Loutard qu’il l’accueille dans ce pays du non retour. L’oeuvre qu’il lègue à la postérité est une oeuvre façonnée au miroir du Congo :
Ata ozali Vili,
Ata Mongala,
Ata Mokongo
Ozali kaka muana Congo.

Bamema koko na yo na bohumbu
Basala soni na mama na yo
Bamema yo na Congo Océan
Na masua ya mayi ya mungwa
…   Ata ozali Vili …

Retournez en paix à Diosso, Tati Loutard, le poète de la mer.
Mawawa Mawa-Kiese
Juillet 2009

tati

2-Témoignage de Noel Kodia Ramata

Jean Baptiste Tati-Loutard, mon père spirituel … Un cri de coeur

Un grand homme de lettres vient de nous quitter le 4 juillet 2000. Jean Baptiste Tati Loutard, le guide
de mes premiers pas littéraires. Jean Baptiste Tati Loutard, mon professeur de littérature à
l’Université Marien Ngouabi. Jean baptiste Tati Loutard, mon président à l’Union nationale des
écrivains et artistes congolais (UNEAC). Jean Baptiste Tati Loutard, un homme de culture que jamais
je n’oublierai.

I. Souvenirs, souvenirs
Difficile de témoigner pour un doyen que l’on a connu dès ses premiers pas dans la création
littéraire. Dès les années 70 quand je te présente mon premier recueil de poèmes
« Métamorphoses », tu me reçois dans ton bureau de travail quand tu exerces les fonctions de
doyen de la fac des lettres à l’Université de Brazzaville qui deviendra par la suite Université Marien
Ngouabi…

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Noël KODIA-RAMATA: Un observateur de la littérature congolaise

Par • 27 Fév 2008 • Catégorie: Contributeurs et auteurs

Noel Kodia

Que vaut une œuvre sans lecteur ? Une œuvre vit parce qu’elle est lue, parce qu’elle fait l’objet de commentaires, de réflexions… Et il y a d’autant plus de lecteurs autour d’une œuvre que celle-ci est mise en lumière par un lecteur plus minutieux que d’autres. Ainsi, il y a ceux qui écrivent des romans, des poèmes, des pièces de théâtre, et il y a ceux qui les mettent en lumière. Noël KODIA-RAMATA fait partie de ces derniers.
Le terme ‘‘lumière’’ a ici tout son sens, toute son ampleur. En effet les critiques, en mettant à disposition du public des études, des analyses de textes, non seulement oeuvrent pour que la littérature ne soit pas un mets réservé aux universitaires qui seraient seuls capables d’en percevoir les saveurs ; mais aussi, ils contribuent à faire connaître les auteurs et leurs œuvres, ils les sortent de l’ombre du silence. Et il faut avoir une certaine dose de générosité pour le faire. Ainsi nous apparaît Noël KODIA : un homme généreux. Il s’est spécialisé dans la littérature congolaise, car, il faut le dire, la littérature est tellement vaste ! On peut être un lecteur libre et goûter, croquer, mordre ici et là selon son plaisir, mais si en plus on souhaite s’adonner à la tâche exigeante, rigoureuse de critique littéraire, on est, pour être efficace, amené à se tailler un cadre dans cette vaste littérature.
Noël KODIA fait partie de ceux – et il y en a peu – qui connaissent dans toute sa profondeur, dans toute sa diversité, la littérature congolaise. Depuis de nombreuses années, il la décortique, la presse pour en recueillir le jus et le proposer aux lecteurs qui ont soif d’en savoir un peu plus sur les auteurs du Congo-Brazzaville. Bref il n’est pas de production écrite de congolais qui ne soit passée sur la table d’examen de Noël KODIA. D’ailleurs il prépare un Dictionnaire des œuvres littéraires congolaises (romans, récits et nouvelles). Ses études, qui concernent aussi la politique et la société africaine, paraissent dans des revues, sur des sites Internet ainsi que dans des ouvrages. Mais il a aussi essayé de passer de l’autre côté de la barrière en publiant un roman : Les enfants de la guerre.
Noël KODIA est Docteur en Littérature française de l’Université Paris IV Sorbonne. Il a enseigné les littératures française et congolaise à l’Ecole Normale Supérieure de Brazzaville.

ŒUVRES DE NOEL KODIA

I / Articles divers dans la presse que vous pouvez retrouver dans son blog :

http://blog.ifrance.com/noelkodia

Quelques exemples :

  • Le roman congolais de 1954 à 2006 :
    des prix littéraires qui confirment sa prépondérance au sud du Sahara
  • Les romancières du Congo
  • Démocratie en Afrique centrale

II / Ouvrages

  • Les enfants de la guerre, roman, Editions Menaibuc, 2005.
  • Mer et écriture chez Tati Loutard : de la poésie à la prose, Editions Connaissances et Savoirs, 2006.

Liss KIHINDOU