Martin Lemotieu (à gauche), et Dominique M’Fouilou (à droite)
Lem : Pourquoi écrivez – vous des romans historiques ?
Dom. MFOUILOU : Comme vous l’avez si bien dit, j’écris des romans historiques. Puisqu’il s’agit des faits historiques, je me permets de récréer un espace qui m’autorise de mêler fiction et réalité.
Lem : Un fait remarquable que j’ai noté dans les romans congolais, ce sont les assassinats politiques, très récurrents. Ils sont souvent le fait des politiciens opportunistes ou en mal de recherche des promotions. Le mort vivant, Dossier classé, La salve des innocents… Beto na beto, Les Petits- Fils nègres de Vercingétorix, Johnny Chien Méchant, La Source de joies, Kotawali, Un fusil dans la main un poème dans la poche, Léopolis, Les Fleurs des Lantanas, Sel-piment à la braise, par exemple, ou même Les scorpions du Congo de Ndinga Assitou. Est-ce à dire que la société congolaise telle que décrite dans le roman n’est qu’un champ de luttes fratricides, régicides ? Est-ce que cela correspond à la vérité ? Parce que cette réalité est vraiment étouffante et tout respire l’odeur fétide de la mort, des concussions et de l’immoralité. Mais c’est vraiment effrayant et j’aimerai savoir si cette société de crimes organisés, commandités et exécutés à bon escient, si c’est vraiment cette société-là qu’on vit au quotidien au Congo, ou bien est-ce une exagération de romanciers ?
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